Voici une description des bunkers figurant dans le livre de Josef Geiss, intitulé : "Obersalzberq".
"Un
couloir
ou
un
escalier
descendait
en
ligne
droite
sous
terre
jusqu'à
ce
qu'un
recouvrement
suffisant
de
30
à 50 cm environ soit atteint.
Il
y
avait
ensuite
un
système
destiné
à
arrêter
les
déplacements
d'air
occasionnés
par
les
explosions
des
bombes.
A cet endroit se trouvaient également des réduits prévus pour le montage des mitrailleuses.
Puis on débouchait sur les sas destinés à empêcher la pénétration des gaz.
De là partaient des couloirs sur lesquels aboutissaient, des deux côtés, les abris.
Sous
la
plus
grande
partie
des
couloirs,
il
y
avait
encore
une
galerie
renfermant
les
installations
techniques
telles que les conduits d'aération, les conduites d'eau, de câbles, de drainage et de chauffage à air chaud.
Le rocher était en partie solide et de bonne qualité.
Mais
il
s'avéra
justement
que
les
abris
d'Hitler
se
trouvaient
dans
des
couches
rocailleuses
très
friables
et
traversées par des veines d'argile.
Si bien qu'il fallait consolider avec de robustes étais chaque tronçon ouvert.
Le soutènement disparaissait à nouveau lors des opérations de bétonnage.
Le revêtement des abris était conçu de manière particulièrement minutieuse.
On
appliquait
contre
la
paroi
rocheuse
une
coque
de
béton
de
30
à
60
cm
d'épaisseur
sur
laquelle
on
apposait
un
enduit
en
ciment
qui
supportait
à
son
tour
une
couche
isolante
selon
un
procédé
nouveau
à
base
d'une
sorte de carton bitumé ou de bandes de caoutchouc synthétique.
Devant cette couche, on élevait encore un mur de 25 cm d'épaisseur.
Des
pierres
poreuses
étaient
incorporées
à
la
couche
de
béton
afin
d'évacuer
les
eaux
d'infiltration
qui
étaient
dirigées vers la canalisation et rejetées ainsi à l'extérieur.
Les entrées étaient pourvues d'épaisses portes en fer.
Göring
était
le
seul
de
l'Obersalzberg
à
s'être
fait
construire
avant
son
propre
complexe
d'abris
souterrains
sous sa maison.
Les premiers systèmes d'abris furent destinés Hitler, Eva Braun, les officiers d'ordonnance et les invités.
Un deuxième labyrinthe fur mis à la disposition de Bormann et de sa famille.
Les
explications
qui
suivent
donnent
une idée de l'importance des réalisations effectuées.
On
entreprit
donc
en
premier
lieu
de
construire
les
abris
du
Berghof
qui
devaient
être
achevés
pour
le
24
décembre 1943, date à laquelle Hitler avait l'intention de venir.
Le
début
des
travaux
traîne
en
longueur
en
raison
de
la
mauvaise
qualité
de
terrain
si
bien
qu'il
ne
resta
plus
en fin de compte que huit semaines à peine".
2.
Voici
un
nouveau
passage
tiré
du
livre
de
Josef
Geiss
qui,
pendant
la
guerre,
avait
un
engagement
de
service
auprès de l'administration des "Vereinigten Baufirrnen".
En raison de son poste, il avait une idée exacte de ce qui se passait à l'Obersalzberg.
"On s'attaqua d'abord à l'abri du Berghof.
Une certaine partie devait être terminée pour le 24. 12. 1943.
On comptait sur la visite d'Hitler.
Le début des travaux trainait en longueur en raison du sol friable.
Tous les moyens d'action 'disponibles furent utilisés.
Les délais furent tenus au terme d'une hâte sans pareille.
Il y avait tous les mètres un maçon occupé au cintrage des voûtes.
Entre ses jambes, un manœuvre se déplaçait à quatre pattes et apportait briques et mortier.
Sur
cette
surface
extrêmement
réduite,
travaillaient
en
outre
des
menuisiers,
des
spécialistes
de
l'isolement,
des électriciens, des poseurs de téléphone et des installateurs.
C'est
ainsi
qu'on
acheva
en
8
semaines
quelques
130
m
de
galeries
souterraines
avec
les
abris
adjacents,
depuis les premiers mélanges de béton jusqu'aux parquets vitrifiés, sans oublier les boiseries et le mobilier.
A l'origine, on avait prévu de construire des abris très simples.
C'est alors que chacun se mit à émettre des souhaits particuliers.
Le service de sécurité réclama la mise en place de mitrailleuses.
Pour
des
raisons
d'esthétique,
les
architectes
ne
purent
se
passer
de
marbre,
de
lambris
en
bois
précieux,
d'installations de climatisation, de tapis, de cabinets de toilette, etc ...
Bormann voulut que le quartier général soit installé encore plus profondément sous terre.
Göring exigea que son abri personnel soit relié à l'ensemble du système.
Lorsqu'il
en
fut
vraiment
question,
Bormann
refusa
de
faire
communiquer
son
abri
avec
celui
du
Maréchal
du
Reich.
Il resta donc 10 m entre les deux abris qui ne furent jamais percés.
Puis le système d'aération prévu devint insuffisant.
Cela signifia des transformations et de nouveaux travaux d'excavation.
Lorsque le tout fut achevé, il se trouva quelqu'un pour dire qu'il manquait une chambre.
On se remit donc à creuser.
Puis arrivèrent les concierges des différentes maisons.
Ils avaient besoin de débarras.
Celui qui s'occupait du chien loup d'Hitler réclama une pièce spéciale.
Les
experts
se
posèrent
de
nombreuses
questions
à
ce
sujet,
à
savoir
si
les
poils
de
chien
retenaient
les
gaz,
si
l'on devait installer un circuit spécial d'aération et si les filtres simples suffisaient.
Les experts du téléphone ne s'en sortaient plus avec le diamètre des câbles.
On se remit donc à creuser.
Eva Braun ne voulut pas se passer d'une salle de bains.
Puis les cuisiniers arrivèrent.
Aussi aménagea-t-on partout des cuisines complètes et des installations de cuisine.
Il fallut construire des pièces spéciales pour les tableaux, les disques et les bibliothèques.
Une salle à manger fut mise à la disposition de Bormann.
Finalement, peu avant la fin des travaux, le poste de commande de la DCA réclama un abri particulier.
Il
fallut
en
outre
installer
un
groupe
électrogène
de
secours
qui
bien
sûr
tomba
en
panne
lors
de
l'attaque
aérienne.
A cela s'ajoutaient les abris de la Buchenhöhe et le très grand abri du Gutshof qui ne furent jamais achevés.
Bormann ne se contenta pas des abris qui lui étaient attribués, car G6ring lui non plus n'était pas modeste.
Il
réquisitionna
pour
lui
une
série
de
pièces
du
poste
de
commande
de
la
DCA
dans
lesquelles
il
installa
des
rangées
d'armoires
remplies
de
chandeliers
et
de
vaisselle
d'argent,
de
bijoux,
de
montagnes
de
tissu
dont
les
36
costumes
célèbres,
faits
sur
mesure,
et
les
uniformes,
de
denrées
alimentaires
comprenant
entre
autre,
du
sucre, de la graisse, de la farine, des conserves ainsi que des articles textiles, du linge, etc ...
Voici quelques données concernant l'installation intérieure.
Les
parquets
étaient
recouverts
de
lourds
tapis,
les
murs
étaient
ornés
de
lambris
magnifiques,
les
portes
et
les encadrements étaient laqués.
Dans
les
cuisines,
il
y
avait
des
cuisinières
mixtes,
les
salles
d'eau
et
de
bains
renfermaient
de
très
belles
installations.
L'installation téléphonique avec ses 800 branchements suffisait à peine.
Les
bureaux
étaient
équipés
de
meubles
en
bois
massif,
d'imposantes
tables
de
travail,
de
classeurs
à
rideaux,
de fauteuils de cuir capitonnés etc ...
On n'avait pas oublié les armoires métalliques qui étaient encastrées dans le rocher.
Les chambres à coucher, les chambres des enfants ressemblaient aux pièces des maisons d'habitation.
Les
salons
et
ouvriers
et
le
commun
des
mortels
de
l'Obersalzberg
devaient
se
contenter
en
tout
et
pour
tout
d'une surface de 385 m 2.
Plus de 1000 personnes se précipitèrent dans les abris à moitié terminés.