Après qu’Hitler soit devenu chancelier du Reich en 1933 son ménage s’agrandit. Des hôtes et des vedettes du parti l’entouraient et des milliers de ses adhérents voulaient le voir sur l’Obersalzberg. Ainsi la deuxième transformation de la maison devint nécessaire. Rudolf Hess, le secrétaire d’Hitler mena les négociations avec les voisins, quand ce dernier reçut d’autres tâches. L’ensemble de l’arrangement de l’Obersalzberg fut confié à Martin Bormann. Il utilisa cette chance unique pour être dans les bonnes grâces d’Hitler, dans les plus brefs délais. Il acquit 10 km2 autour de la propriété d’Hitler. Une clôture haute de 2 mètres limitait la zone du Führer et était gardée par les gardes du corps d’Hitler. Les habitants de l’Obersalzberg comme ils se trouvaient dans cette zone du Führer étaient renvoyés et devaient s’installer ailleurs dans la région de Berchtesgaden, ce qui ne se passait pas sans représailles. En 1935, la grande vague de constructions commença. La maison "Wachenfeld" devint le beaucoup plus grand Berghof avec le perron connu et la grande fenêtre escamotable de la salle de conférences. Le restaurant "ZumTürken" devint le poste central de commandement de l’office de sûreté du Reich et de la Sûreté nationale. Juste derrière on construisit les logements pour les gardes du corps. Goebbels élut domicile dans la maison Bechstein. Hermann Goring construisit une villa avec piscine sur le dit "Eckerbichl", un endroit de beauté particulaire. Martin Bormann resta près d’Hitler et se domicilia avec sa famille de 4 personnes dans le foyer d’enfants Seitz. Le ministre du Reich Speer prit la maison Waltenbergerheim. Des abris souterrains lièrent les postes les plus importants avec le Berghof. Une ferme, des serres et d’autres points de ravitaillement formaient l’arrondissement autosuffisant. Des officiers et des employés de toute la région trouvaient leurs logements dans les nouvelles agglomérations de Klaushöhe et de Buchenhöhe. A Stanggass près de Berchtesgaden on établit la chancellerie présidentielle comme succursale de la chancellerie à Berlin. Le couronnement de cette activité de constructions était sans doute la construction du Nid d’Aigle sur le Kehlstein, haut de 1834 mètres. C’était l’idée unique de Bormann de s’insinuer dans les bonnes grâces d’Hitler en lui offrant un tel bâtiment pour son 50e anniversaire. Une route difficile à construire en ce temps-là mène par 5 tunnels et un seul virage au grand parking à l’altitude de 1700 mètres. De ce parking un tunnel long de 124 mètres a été creusé dans la montagne à la fin duquel un ascenseur de 124 mètres mène directement à l’intérieur du Nid d’Aigle. Même pendant la guerre on a continué les constructions sur l’Obersalzberg. C’est seulement en 1944, après la proclamation de la guerre totale que l’on remplaça les employés allemands par des étrangers. En vue du bombardement quotidien des villes allemandes on attacha une grande valeur au perfectionnement des bunkers. Le 25 avril 1945 des avions américains ont bombardé l’Obersalzberg en deux vagues, l’œuvre de destruction fut grande et tous les bâtiments en surface furent touchés sérieusement, les bunkers dans lesquels environ 3500 hommes restèrent ont résisté. Göring se trouvait sur la montagne depuis quelque temps à cette époque-la, et comme il considérait Hitler (qui se trouvait à Berlin) incapable de discernement, il envoya le message radio connu à Berlin disant qu’il voulait bien comme représentant d’Hitler dans tous les cas finir la guerre contre les puissances occidentales. Ensuite, Hitler ordonna que Göring soit arrêté et relevé de toutes ses fonctions. On l’emmena à Mauterndorf en Autriche où plus tard les Américains le trouvèrent. La femme de Bormann prit la fuite vers le Tyrol du Sud avec leurs enfants. Les unités SS s’éloignèrent sans combat. L’administration disparut également en laissant 17 millions de reichsmarks de dettes de construction. Le 6 mai, vers le soir, des troupes américaines de la 101e US-Airborn Division occupèrent l’Obersalzberg. La montagne est éventrée, des entonnoirs de bombe couvrent la région, un paysage lunaire, un chaos. Pendant les années suivantes, presque rien ne bouge. Les Américains avaient réquisitionné la région de l’Obersalzberg. Les tentatives des anciens habitants de se réinstaller sont rejetées. À grand-peine, des représentants politiques locaux réussissent à préserver le Nid d’Aigle non-bombardé intact. Depuis ce temps-là, des décennies sont passées, des dizaines de milliers de visiteurs viennent à l’Obersalzberg.