MARTIN BORMANN, chef du parti NS, est né à Halberstadt le 16 janvier 1900. Bormann s'associa au parti en 1926 comme livreur de journaux, colporteur d'annonces, emballeur, chauffeur de camion, comptable et trésorier au NSDAP (Parti National Socialiste des Travailleurs Allemands) de la région de Thuringe. Aucun travail ne lui paraissait trop peu important pour qu'il ne fasse pas preuve d'assiduité et de confiance. En novembre 1927 il fut promu au rang de directeur. Toutes les affaires officielles et personnelles de la région furent désormais soumises à son autorité. Qu'il s'agisse de bagatelles ou même de travaux désagréables, Bormann s'occupa de tout. A son tour le Reichsleiter Martin Bormann eut envie de s'installer à Obersalzberg. Il s'empara du terrain de l'ancien sanatorium du Dr. Seitz et transforma le bâtiment en sa maison personnelle. Il y régna et s'attribua un rôle de "gardien" des autres et comme seigneur des bâtiments du parti. De cet emplacement, Bormann avait une vue complète sur l'Obersalzberg et gardait un œil sur les allées et venues chez son maître. L'extérieur de la maison était revêtu de bois, ce qui lui conférait un aspect solide et attirant. L'intérieur présentait tout le confort possible. La Grande maison avait assez de place pour cette grande famille de 12 personnes et fut également pourvue d'un abris antiaérien. Pas tellement connu du public, il était grâce au mandat reçu par Hitler, le "maître" de l'Obersalzberg. Après que l'emploi de secrétaire privé soit devenu vacant à cause du vol en Angleterre de Rudolf Hess, Bormann se mit entre le Berghof et la maison de campagne de Göring. Il s'imposa plus franchement à l'Obersalzberg, en ouvrant de ce fait, la porte à son propre pouvoir. Peu à peu, il accapara tout le secteur de la construction. Hitler lui confia la charge de sa fortune personnelle ainsi que des constructions nécessaires sur l'Obersalzberg et le Berghof. Plus tard, il reçut le commandement absolu sur l'Obersalzberg et il en fut le trésorier le plus important. Grâce à sa capacité de travail exceptionnelle et au bon fonctionnement de ses bureaux, Bormann était toujours très bien informé. Il voulait satisfaire les souhaits d'Hitler avant même que ce dernier ne les eût formulés. Il fut promu au rang de Reichsleiter (Chef du Reich) ayant l'autorité d'un chancelier. Son influence sur Hitler grandissait sans cesse et il ne reculait pas devant les intrigues dès lors qu'elles servaient ses intérêts. Même des hommes politiques importants devaient se méfier de lui. Bormann fut nettement moins modeste qu'Hitler. Il se sentit et se fit passer pour le "dieu de l'Obersalzberg". Une des obsessions de Bormann fut d'éloigner les visiteurs, ce qui eut pour conséquence d'isoler Hitler de plus en plus. C'était un tyran sans scrupule, ivre de pouvoir, non seulement craint de son entourage, mais aussi de sa famille qui tremblait devant ses accès de rage incontrôlée. Il ne fut bon père que lorsqu'il en avait envie et ne craignait pas de dresser ses propres enfants à la cravache. Ses enfants, son personnel et même sa femme ne respirait que lorsqu'il quittait l'Obersalzberg pendant quelques jours. Afin de mener à bien ses projets sur l'Obersalzberg, il expulsa les habitants des lieux (dont certaines familles y vivaient depuis plusieurs générations) en achetant les propriétés, sans oublier de mentionner en cas de refus, les menaces de déportation de la famille vers le camp de concentration de Dachau. La direction des chantiers craignait son caractère incontrôlé et avait toujours d'énormes difficultés avec lui. Martin Bormann, haï et craint par tout le monde, avait l'habitude de visiter les chantiers à des heures impossibles. Il surgissait sur les chantiers pour contrôler le progrès des travaux. S'il n'en était pas content, les ouvriers devaient s'attendre à des punitions graves. Transport au front de bataille ou la déportation dans un camp de concentration n'étaient pas rares. Son habitude de prendre des décisions en pleine nuit ne rendait pas la vie facile à son entourage. Contrairement à son mari, la femme de Bormann, Gerda, mère de dix enfants, était une femme chaleureuse qui aidait partout elle pouvait et fut alors appelée "L'ange de l'Obersalzberg" Gerda Bormann à souffert d'un cancer dans ses dernières années, et mourut d'un empoisonnement au mercure, le 23 Mars 1946, à Merano, en Italie. Pendant les procès de Nürnberg, supposé encore vivant après la guerre, Bormann fut condamné à mort par défaut. Il est indéniable qu'il réalisa énormément de choses et fournit à bien de gens la possibilité de gagner leur vie. Mais en temps que "maître de l'Obersalzberg" et bras droit d'Hitler, il fit bien plus de mal que de bien et rendit un très mauvais service à sa famille ainsi qu'au peuple allemand. La mort de Bormann ne fut annoncée officiellement qu'en 1973 par le Procureur de l'Etat à Francfort. La maison de Bormann se situait juste en face du Berghof et fut complètement détruite lors de l'attaque du 25 avril 1945.