Appelée d'abord Steinhauslehen, appartenant à Johann Hofreiter, puis achetée par Moritz Mayer, la maison fut ouverte comme ferme, puis transformée en pension et nommée "Pension Moritz" à partir de 1878. Après la mort de Moritz Mayer le 1er mars 1897 elle fut reprise par sa soeur, Antonie, qui la géra jusqu'en 1919. Ensuite, elle passa de propriètaire en propriétaire jusqu'en 1930 ou il devient la propriété du Parti NSDAP afin de pouvoir loger des visiteurs politiques. Bormann, Chef du Bureau du Parti, appelé le "dieu de l'Obersalzberg", n'avait pas encore réalisé tous ses plans et tous ses désirs de bâtisseur et de propriétaire foncier. Il fallait nourrir et loger les masses énormes de visiteurs que l'on estimait parfois à 5000 par jour. Ces touristes aux motivations particulières campaient dans les pâturages alentour ou au bord des routes. Tous criaient : "Nous voulons voir notre Führer". Adolf Hitler donna l'ordre de transformer le Platterhof, qui était son lieu de séjour préféré à l'Obersalzberg, en un hôtel pour le peuple. Tout "pèlerin" devait avoir la possibilité de passer un jour et une nuit près de Hitler moyennant la somme modique d'1 Reichsmark. La vieille "Pension Moritz" fut démolie en 1938 jusqu'à la chambre Dietrich Eckart et autour de cette chambre fut construit, un hôtel de luxe de vaste étendue avec 159 lits accessible soi-disant pour tout le monde. A partir de 1943 une partie fut réservée à des "SS" en convalescence. Le Führer avait vraiment l'intention de faire construire un hôtel simple. Souvent, Hitler, en habits simples et à peine escorté, visitait le chantier afin de suivre l'avancement des travaux et donner quelques conseils à l'occasion. Le nouveau Platterhof changea souvent d'aspect et de destination au cours des travaux. "Le maitre d'œuvre" de l'Obersalzberg, Martin Bormann, estimait nécessaire de transformer l'auberge en un grand hôtel de luxe avec des Halls de conférence ornés de sculptures en marbre, de tapis précieux ainsi que des chambres confortables avec salles de bain, des tableaux de valeur, une salle toute en miroirs, une bibliothèque, un grand salon de thé dont le plafond était revenu à plus de 20.000 DM (+/- 66.000 €), et finalement un bowling à l'épreuve des bombardements. En face du Platterhof fut construit un bureau de poste. Dans ce bâtiment, il y avait une salle où l'on vendait des rafraîchissements, des sandwichs et des souvenirs. On peut dire que ce bâtiment fut en somme le seul qui eût sa raison d'être et fût raisonnablement installé. Le genre et l'aménagement de la "Bergschänke" annexée au Platterhof, n'avaient rien d'excessif. Elle servit avant tout aux touristes de passage. Comme à son habitude, Bormann se comporta de manière odieuse pendant la durée des travaux. Il arrivait toujours avec de nouveaux souhaits qui entraînaient d'importantes modifications. Mais comme on le craignait, on n'osait l'informer des possibilités limitées de la technique. Il fut déclaré au début de la guerre que ce chantier faisait partie du "programme stratégique de constructions du Führer", de même que la plupart des autres constructions de Borman ! Lors d'une visite, Hitler demanda où allait être installé le bar. Or, on ne l'avait pas du tout prévu dans le plan, car on pensait qu'Hitler, qui ne pouvait souffrir l'alcool, répugnerait à le voir. Au lieu de dire cela, Bormann contourna la difficulté et répondit qu'un bar était prévu dans la cave sous la cour. Le résultat fut que l'on installa effectivement un bar souterrain. Et cela entraîna de grandes transformations. Il fallut poser la canalisation plus profondément dans le sol, travail fastidieux et onéreux à la fois, car tout était déjà placé à huit mètres dans un sol rocailleux. Il fallut démolir l'épais plafond de béton armé de la cave car sa hauteur ne convenait plus. Un jour, dans un accès de colère, il lança à terre la maquette de l'ouvrage qui valait 10.000 DM (+/- 33.000 €) à l'époque. Elle se brisa en mille morceaux. Il fallut au doreur des mois entiers de travail pour réaliser l'enseigne "Hôtel Platterhof". En fin de compte, elle ne plut pas à Bormann qui la fit mettre au rebut. L'hôtel se composait d'une cave, d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage. De plain-pied, il y avait une immense pièce pour les réceptions. Au sol, des tapis épais, et puis, des meubles merveilleux et des tableaux. Au luxueux salon de coiffure, on trouvait les meilleurs parfums du monde. Comme pièces, il y avait : Une salle de lecture, une salle de glaces, une  bibliothèque, une grande salle à manger, une salle pour les touristes, une taverne, un grand salon de thé - dont le plafond à lui seul était revenu à  20000 marks - la salle Dietrirh Eckart, la salle Richard Voss, un bar, une piste de quilles assurée contre les bombardements, et des chambres à coucher pour une cent-cinquantaine de lits. Une cuisine fonctionnelle, dotée des installations les plus modernes, s'ajoutait à l'ensemble. La cave, d'une taille inimaginable, complétait le géant hôtel. C'est le professeur Michaelis qui fut responsable de l'aménagement intérieur, aménagement vraiment fantastique. Avec des crédits de l'état ou comme Hitler le dit lui-même avec les impôts on ne chercha nullement à faire des économies. Bormann fit installer maque chambre de façon luxueuse, sans se laisser arrêter par quoi que ce soit. Les meubles et tous les objets n'étaient que luxe et gaspillage. Il ne faut pas oublier que la construction fut réalisée en période de guerre, alors que tous les matériaux de qualité faisaient défaut. Alors qu'on sortait les cloches des églises et que Göring réquisitionnait jusqu'aux dernières casseroles de cuivre des ménagères, on utilisa à l'Obersalzberg, pour l'aménagement de "l'hôtel du peuple", du cuivre pour les poignets des portes et pour les WC ainsi que pour les toits et les gouttières. Bormann tenait tout particulièrement aux lampes. En doré, cela ne lui plaisait pas. Il fallut donc les réaliser en argent. Cela aussi lui déplut. On reprit donc la première solution. Il est impossible de parler de tout. Une fois terminée, la bâtisse ne correspondait plus à un hôtel pour le peuple, mais était devenue pour l'époque un pied-à-terre de luxe pour les grands du Parti que le commun des mortels n'aurait pu s'offrir.  En 1943, le Platterhof fut fermé aux touristes et devint en partie l'hôpital militaire de Berchtesgaden, cette Bergschänke fut la seule auberge qui resta et connut une très grosse clientèle. Le soir, les "SS" commencèrent à s'y rencontrer, puis les employés de l'Administration et de la direction des constructions. Ce qui était intéressant, c'était d'entendre les SS revenant du front qui commentaient les rapports officiels que la Wehrmacht diffusait à la radio. Ces fidèles de Hitler n'avaient pas peur d'ajouter des remarques telles que : «mensonge, sornette»...  et il leur était indifférent de se faire prendre car de toute façon ils devaient retourner au front après quelques semaines de repos. Lorsque quelqu'un leur demandait de justifier leurs paroles méprisantes, ils répondaient par des coups de poings. Alors, c'était la bagarre avec comme résultat des têtes en sang, des meubles démolis. Pendant le bombardement de 1945 le Platterhof fut gravement endommagé, mais il fut reconstruit après la guerre pour servir de centre de vacances pour les membres de l'armée américaine et leurs familles. Vers la fin de la 2è guerre mondiale l'hôtel fut utilisé en partie comme hôpital militaire. Suite à des dommages importants subis pendant le raid aérien du 25 avril 1945, il fut réparé et rouvert sous la désignation d'Hôtel General Walker pour le centre de loisirs des forces armées américaines. Il sera détruit en 2002 et laissera la place pour un vaste parking pour les visiteurs allant au Kehlstein. De ce bâtiment, il ne reste qu'une annexe servant de restaurant et magasin souvenirs. Dans le petit restaurant, on remarque trois baies vitrées à peine plus petites que celle d'origine du Berghof y ont été créées en les orientant soigneusement dans la "bonne" direction, avec vue sur les montagnes. Pour les plus attentifs, le nom de l'établissement est tout un programme : le Bergasthof (BERGastHOF) Le Platterhof était complété par un long bâtiment de 130 mètres de long qui servait de garages (+/- 100 véhicules) et de résidence aux chauffeurs et au 160 personnes de service à l'hôtel. Il fut touché lors du bombardement. Il resta visible jusqu'à la réhabilitation de la zone des casernes. Aujourd'hui, l'emplacement de ce bâtiment sert comme "gare" pour les bus allant vers le Kelhstein et comme magasin souvenirs.