Le Gutshof
Le Gutshof une ferme peu rentable située en bas de la maison de Hitler, construite pendant la rage de construction de Bormann.
Martin Bormann s'intéressait à l'agriculture, il construisit une ferme expérimentale dans le cadre du complexe d'Obersalzberg.
Cette ferme devait servir de modèle aux autres fermes du Troisième Reich.
Elle n’a jamais été particulièrement fructueuse car la nature du sol ne se prêtait pas du tout à la culture.
Seulement l'élevage des Haflinger, une race de chevaux alpins très costauds et de cochons, se montraient rentable.
Dans les étables nouvellement construites, on comptait 80 vaches et une centaine de porcs.
L'exploitation possédait également 200 Tagwerk de prés et de champs (1Tagwerk : Unité de mesure correspondant à la surface de terre cultivée, résultant du travail d'un ouvrier en un jour).
Le Gutshof ne pouvait se tenir à flot sur le plan financier.
Le seul élément qui affichait un bénéfice était la fabrication de jus de pommes et de cidre doux. Bormann fit acheter en masse des pommes aux quatre coins du Reich et les fit presser au Gutshof.
Le complexe de Gutshof comprenait également des abeilles, des bâtiments de refroidissement du lait, une forge et diverses autres structures situées dans les pâturages et les prairies.
En dépit du mauvais rendement, il fit néanmoins agrandir continuellement le Gutshof, si bien que par la suite il en vint à ressembler davantage à un manoir qu'à une ferme.
Les bâtiments principaux n'ont pas été sérieusement endommagés lors du bombardement d'avril 1945.
La partie principale de la ferme a été saisie par les forces américaines et transformée en un pavillon de sport et un terrain de golf, où il est possible de skier en hiver.
Depuis que les Américains ont quitté l'Obersalzberg en 1995, le Gutshof a fonctionné comme club de golf et restaurant.
À l'automne 2007, le bâtiment latéral (visible à droite sur les photos) a été démoli et il est prévu de construire un appartement ou un hôtel moderne à la place.
Aujourd'hui le terrain est utilisé comme terrain de golf en été, comme terrain de ski en hiver.
Cette photo prise par Eva Braun montre le Gutshof, avec les montagnes.
Cette photo est intéressante car elle montre des dépendances de Gutshof qui sont rarement vu dans les photos d'époque.
Au centre gauche de cette vue, on voit la porcherie (Schweinestall ou Zuchtstall).
Au bord de la photo, un petit bâtiment blanc avec la grande grange à foin (Heuscheune) à côté.
Aujourd'hui il n'y a pas de restes de Heuscheune et il ne reste que quelques débris de Schweinestall.
Logements
Quatre maisons multifamiliales destinées aux officiers SS et à leurs familles ont été construites au Hintereck, près du bâtiment de l'Adjudantur.
Ces bâtiments, sévèrement endommagés pendant le bombardement de 1945 furent reconstruits et sont encore aujourd'hui des immeubles confortables.
Ces immeubles restent aujourd'hui, utilisés comme résidences privées
La Cité Buchen-Klaushöhe
La cité Klaushöhe qui se voulait être un exploit en matière sociale.
La cité était composée de quatre rangées de huit maisons chacune renfermant à leur tour deux ou trois appartements.
Ces derniers étaient équipés pour l'époque de plusieurs pièces spacieuses, salle à manger, chambre d'amis, chambres à coucher, vestibule, salle de bains, cuisine moderne avec combiné gaz-électricité-charbon et correspondaient aux exigences d'un haut fonctionnaire de la ville.
Ces constructions étaient réalisées sur un sol de montagne et devaient être le symbole des efforts sociaux de l'IIIème Reich.
Ceci n'était à vrai dire que le premier essai d'un projet dont le but était de peupler l'Obersalzberg de partisans fidèles.
Les logements n'étaient pas accordés en fonction des besoins, mais revenaient tout simplement à ceux qui étaient dans les bonnes grâces ou qui étaient voués corps et âme à Hitler ou du moins de Bormann.
Le loyer était par conséquent modique.
Les locataires ne participaient que pour une petite part aux frais en versant une somme ne correspondant ni au taux d'amortissement, ni au taux des intérêts.
Ici, ce genre de calculs s'en référait à un système particulièrement étudié.
Finalement, on construisait aux frais de l'Etat
De nombreux bâtiments furent détruits lors de l'attaque aérienne.
Le pillage qui s'ensuivit contraignit à une démolition partielle.
La cité Buchenhöhe était la deuxième cité de l'Obersalzberg.
Depuis 1941, elle fut déclarée officiellement "opération secrète" et seule la direction des travaux savait que quelque chose d'extraordinaire devait s'élever à cet endroit.
Le terrain sur lequel on bâtissait était extrêmement difficile.
Il y avait là des collines rocheuses et de la forêt que traversaient des torrents' à cascades.
Sur la roche reposaient des couches d'une épaisseur variable, composées d'éboulis mélangés à de l'argile et agglomérés à de gros blocs irréguliers ou bien à de la brèche.
Ces deux natures de sols présentent les mêmes inconvénients.
Lorsqu'ils sont secs, on ne peut les travailler qu'au marteau pneumatique.
En contact avec de l'eau, ils se transforment en masse boueuse.
Des parcelles entières de forêts furent abattues.
On dévia de 30 à 40 mètres le cours des torrents par des canalisations de ciment.
On construisit des routes pour traverser l'ensemble.
Des ponts enjambèrent les gorges et les crevasses mais tout cela n'était que des projets complémentaires très onéreux.
Au niveau de la statique, les ingénieurs durent faire des fondations particulièrement profondes et solides et utiliser de telles quantités de fer qu'ils dépassèrent les proportions normales.
En hiver, les ouvriers venaient par camions entiers pour déneiger le chantier.
Il fallut recouvrir de bâches les maisons en construction et les chauffer avec de la vapeur et des brasiers pour pouvoir poursuivre les travaux.
Des serpentins de chauffage furent placés sous les camions.
L'eau pour les bétonneuses était préalablement chauffée ainsi que les briques et les pierres de taille.
Des centaines de m3 de terre furent nécessaires.
On construisit une quarantaine de maison comportant chacune deux à quatre appartements de cinq à huit pièces chacun, un grand magasin avec des installations frigorifiques, des garages, un restaurant, un jardin d'enfants avec terrasse couverte, une piscine en plein air, une école, un gymnase, de grands garages, un transformateur, un poste d'incendie et une grande centrale de chauffage qui devait alimenter en eau chaude et en air chaud tous les appartements.
L'édification des constructions revint à des sommes gigantesques qui suscitèrent l'étonnement.
Petit à petit, les effets de la guerre se firent sentir à l'Obersalzberg.
Pour la première fois, Bormann rencontra de grandes difficultés pour se procurer les matériaux nécessaires.
Speer, devenu ministre du Reich, pria Bormann à plusieurs reprises de cesser ses constructions.
Celui-ci cependant réussissait chaque fois à faire continuer les travaux en se référant à un ordre direct d'Hitler.
Cependant, il se résigna à poursuivre la construction de cette cité sous un autre nom que le sien.
Cela, uniquement pour pouvoir continuer les travaux et avant qu'elle ne fût terminée, il la passa à la NSV (sécurité sociale du national-socialisme) pour en faire un home d'enfants.
Dans les bâtiments terminés, on logea effectivement 400 enfants ainsi que le personnel nécessaire.
On continua les travaux de la cité avec un effectif ouvrier réduit.
L'attaque aérienne du 25 avril marqua le point final.
L'Atelier de L'architecte Speer
Juste en face de l’entrée Gutshof, en face de la maison et de l’atelier d’Albert Speer.
La maison est toujours habitée aujourd'hui.
L'atelier de l'architecte en chef Albert Speer (1905-1981), sévèrement endommagé pendant le bombardement, fut reconstruit après la guerre dans son style original.
L'atelier ainsi que la maison sont situés au-dessus de l'ancien Gutshof.
Albert Speer vivait dans l'Ostertal et son petit atelier qui était juste assez grand pour abriter quelques tables à dessin et quelques employés.
Quand Albert Speer a parlé de ses conditions de vie à Adolf Hitler, Hitler a immédiatement ordonné à Bormann de prendre soin de Speer.
Il fut ordonné à Albert Speer de vivre sur l’Obersalzberg, la maison Bechstein était à nouveau vide.
Alors qu'il vivait dans la maison Bechstein, Albert Speer a conçu une maison pour sa famille et un atelier pour son personnel.
En 1937, la maison et l'atelier sont terminés.
Dans son nouvel atelier, Hitler et Speer ont eu de longues conversations sur la disposition du "nouveau Berlin", "Germania" ou d'autres plans de construction majestueux.
Albert Speer, à l'âge de 30 ans, déjà architecte en chef du Reich, et organisateur en chef de l'armement, était le plus jeune ministre d'Hitler.
Un architecte et artiste extrêmement doué, ses projets et les plans furent réalisés par Hitler, comme par exemple le bâtiment gigantesque de la Chancellerie du Reich à Berlin.
Cet homme fut emprisonné pour vingt ans à Spandau.
Il fut relâché à l'âge de 61 ans, et ses mémoires devinrent un des plus grands succès de l'après - guerre.
Albert Speer est décédé en Angleterre en 1981.
Bunkers
En 1943, la guerre aérienne s'intensifie au-dessus de l'Allemagne.
Malgré la propagande du Dr. Goebbels promettant une victoire certaine, il fallait envisager la chute du 3ème Reich comme possible.
Les villes allemandes étaient l'objet de constantes attaques et bombardements des Forces Aériennes américaines et britanniques.
Le nombre des sans-abris augmenta et la misère s'abattit sur l'Allemagne.
A partir de ce moment, l'Obersalzberg fut aussi en danger.
Le pouvoir national-socialiste prit la fuite dans les montagnes.
Le règne sur la montagne devait devenir le règne dans la montagne.
Pour des raisons de propagande, on évitait de parler de "protection antiaérienne" à l'Obersalzberg.
D'un seul coup, au mois d'aout de cette même année, tout le monde se mit à parler "d'abris souterrains" et de la "sécurité du Führer".
Dans des conditions top-secrètes et en toute hâte, on conçût alors des plans pour un gigantesque système de bunkers (casemates) sous le terrain de l'Obersalzberg.
Sous la direction d'ingénieurs allemands, des ouvriers italiens et tchèques commencèrent la construction d'un abri anti-aérien.
Les simples plans pour un abri anti-aérien révélèrent bientôt une véritable forteresse souterraine dotée de tout le savoir-faire technique possible à cette époque.
Construits en béton et en briques, les bunkers étaient à l'épreuve des gaz et étaient protégés par des nids de mitrailleuses.
Outre les équipements de première nécessité, on avait prévu toute sorte d'installations de luxe.
Tout s'y trouvait comme dans un hôtel de première classe : chambres, bains, tapis, lustres, canapés et fauteuils, d'énormes quantités de vin, d'eau de vie, de chocolat ...
Un système de haute technicité contrôlait les canalisations, la ventilation, le chauffage et l'électricité.
Construits en béton et en briques, les bunkers étaient à l'épreuve des gaz et étaient protégés par des nids de mitrailleuses.
Ainsi, dès le début des travaux, il fallait 8 semaines pour réaliser 130m de galeries avec ses annexes et cela de premier mélange de béton jusqu'aux parquets cirés, sans oublier le mobilier.
Au total, 2800 m de tunnels reliaient environ 80 pièces pour 4120m².
Les unes renfermaient un équipement fonctionnel, les autres étaient meublées luxueusement.
Les bunkers se composaient de pièces doublées de bois, renfermant de beaux tapis et de beaux meubles, tableaux, des salles de bain et des cuisines et étaient réservées à l'usage personnel d'Hitler, de Bormann et de Göring et se trouvaient sous leurs maisons.
Les autres parties du bunker servaient de salles de travail, salles de machines, entrepôts et quartiers pour du personnel.
Il y avait même une pièce pour les bergers allemands d'Hitler, avec une entrée séparée.
De lourdes portes de fer et des ouvertures pour les mitrailleuses furent installées pour repousser les premières attaques.
Des vêtements, de la nourriture et d'importants documents étaient conservés dans les bunkers personnels d'Hitler, de Bormann et de Göring.
On avait également prévu de relier la maison de Göring dans ce système, mais celui-ci avait déjà été prudent en 1941 et s'était fait construire un petit abri avec des murs en béton armé de 3m d'épaisseur.
Mais au moment de relier le bunker de Göring au reste de l'installation, Bormann refusa, sous prétexte de ne pas vouloir communiquer, de continuer les travaux alors qu'il ne restait qu'une dizaine de mètre à creuser.
Dans l'abri de Bormann, il y avait tant de choses que sa famille et lui-même auraient pu se nourrir et s'habiller, d'après les estimations d'un expert, pendant 200 ans.
Ce qui n'avait pas pu être entreposé dans les sections secrètes des bunkers fut pillé ou tomba aux mains des troupes d'occupation à la fin de la guerre.
Grâce à ces casemates il n'y eut guère de (blessés) ou de morts lors du bombardement d'avril 1945.
Sur les 3500 personnes qui subirent l'assaut, il n'y eut que 6 morts et blessés.
Abris du Berghof :
Appartement du Führer - Locaux de service - Salles des machines - Installations de télécommunication : 614m, 19 pièces, 745 m²
Abris de Bormann :
Privé Appartement et locaux de service : 272m, 6 pièces, 275 m²
Abris de Göring :
Privé Locaux de service - Bureaux des officiers d'ordonnance : 408m, 10 pièces, 400 m²
Abris SS :
Logements et stockage : 360m, 10 pièces, 520 m²
Abris du Platterhof :
Logement réservé aux hôtes, aux personnes des baraquements et au personnel Stockage : 475m, 13 pièces, 745 m²
Hors complexe
Abris du Hinterheck : 1116 m – 14 pièces
Poste de commande de la DCA :
Centre d'exploitation de la DCA - Abris réservés aux civils : 421m, 13 pièces, 615 m²
Abris de la Klaushöhe :
Logement pour les habitants de la Klaushöhe : 800m, 10 pièces, 700 m²
Abris de Antenberg :
Logement pour les personnes du camp 314m, 6 pièces, 120 m²
Description des bunkers par "Josef Geiss".
Voici une description des bunkers figurant dans le livre de Josef Geiss, intitulé : "Obersalzberq".
"Un couloir ou un escalier descendait en ligne droite sous terre jusqu'à ce qu'un recouvrement suffisant de 30 à 50 cm environ soit atteint.
Il y avait ensuite un système destiné à arrêter les déplacements d'air occasionnés par les explosions des bombes.
A cet endroit se trouvaient également des réduits prévus pour le montage des mitrailleuses.
Puis on débouchait sur les sas destinés à empêcher la pénétration des gaz.
De là partaient des couloirs sur lesquels aboutissaient, des deux côtés, les abris.
Sous la plus grande partie des couloirs, il y avait encore une galerie renfermant les installations techniques telles que les conduits d'aération, les conduites d'eau, de câbles, de drainage et de chauffage à air chaud.
Le rocher était en partie solide et de bonne qualité.
Mais il s'avéra justement que les abris d'Hitler se trouvaient dans des couches rocailleuses très friables et traversées par des veines d'argile.
Si bien qu'il fallait consolider avec de robustes étais chaque tronçon ouvert.
Le soutènement disparaissait à nouveau lors des opérations de bétonnage.
Le revêtement des abris était conçu de manière particulièrement minutieuse.
On appliquait contre la paroi rocheuse une coque de béton de 30 à 60 cm d'épaisseur sur laquelle on apposait un enduit en ciment qui supportait à son tour une couche isolante selon un procédé nouveau à base d'une sorte de carton bitumé ou de bandes de caoutchouc synthétique.
Devant cette couche, on élevait encore un mur de 25 cm d'épaisseur.
Des pierres poreuses étaient incorporées à la couche de béton afin d'évacuer les eaux d'infiltration qui étaient dirigées vers la canalisation et rejetées ainsi à l'extérieur.
Les entrées étaient pourvues d'épaisses portes en fer.
Göring était le seul de l'Obersalzberg à s'être fait construire avant son propre complexe d'abris souterrains sous sa maison.
Les premiers systèmes d'abris furent destinés Hitler, Eva Braun, les officiers d'ordonnance et les invités.
Un deuxième labyrinthe fur mis à la disposition de Bormann et de sa famille.
Les explications qui suivent donnent une idée de l'importance des réalisations effectuées.
On entreprit donc en premier lieu de construire les abris du Berghof qui devaient être achevés pour le 24 décembre 1943, date à laquelle Hitler avait l'intention de venir.
Le début des travaux traîne en longueur en raison de la mauvaise qualité de terrain si bien qu'il ne resta plus en fin de compte que huit semaines à peine".
2.
Voici un nouveau passage tiré du livre de Josef Geiss qui, pendant la guerre, avait un engagement de service auprès de l'administration des "Vereinigten Baufirrnen".
En raison de son poste, il avait une idée exacte de ce qui se passait à l'Obersalzberg.
"On s'attaqua d'abord à l'abri du Berghof.
Une certaine partie devait être terminée pour le 24. 12. 1943.
On comptait sur la visite d'Hitler.
Le début des travaux trainait en longueur en raison du sol friable.
Tous les moyens d'action 'disponibles furent utilisés.
Les délais furent tenus au terme d'une hâte sans pareille.
Il y avait tous les mètres un maçon occupé au cintrage des voûtes.
Entre ses jambes, un manœuvre se déplaçait à quatre pattes et apportait briques et mortier.
Sur cette surface extrêmement réduite, travaillaient en outre des menuisiers, des spécialistes de l'isolement, des électriciens, des poseurs de téléphone et des installateurs.
C'est ainsi qu'on acheva en 8 semaines quelques 130 m de galeries souterraines avec les abris adjacents, depuis les premiers mélanges de béton jusqu'aux parquets vitrifiés, sans oublier les boiseries et le mobilier.
A l'origine, on avait prévu de construire des abris très simples.
C'est alors que chacun se mit à émettre des souhaits particuliers.
Le service de sécurité réclama la mise en place de mitrailleuses.
Pour des raisons d'esthétique, les architectes ne purent se passer de marbre, de lambris en bois précieux, d'installations de climatisation, de tapis, de cabinets de toilette, etc ...
Bormann voulut que le quartier général soit installé encore plus profondément sous terre.
Göring exigea que son abri personnel soit relié à l'ensemble du système.
Lorsqu'il en fut vraiment question, Bormann refusa de faire communiquer son abri avec celui du Maréchal du Reich.
Il resta donc 10 m entre les deux abris qui ne furent jamais percés.
Puis le système d'aération prévu devint insuffisant.
Cela signifia des transformations et de nouveaux travaux d'excavation.
Lorsque le tout fut achevé, il se trouva quelqu'un pour dire qu'il manquait une chambre.
On se remit donc à creuser.
Puis arrivèrent les concierges des différentes maisons.
Ils avaient besoin de débarras.
Celui qui s'occupait du chien loup d'Hitler réclama une pièce spéciale.
Les experts se posèrent de nombreuses questions à ce sujet, à savoir si les poils de chien retenaient les gaz, si l'on devait installer un circuit spécial d'aération et si les filtres simples suffisaient.
Les experts du téléphone ne s'en sortaient plus avec le diamètre des câbles.
On se remit donc à creuser.
Eva Braun ne voulut pas se passer d'une salle de bains.
Puis les cuisiniers arrivèrent.
Aussi aménagea-t-on partout des cuisines complètes et des installations de cuisine.
Il fallut construire des pièces spéciales pour les tableaux, les disques et les bibliothèques.
Une salle à manger fut mise à la disposition de Bormann.
Finalement, peu avant la fin des travaux, le poste de commande de la DCA réclama un abri particulier.
Il fallut en outre installer un groupe électrogène de secours qui bien sûr tomba en panne lors de l'attaque aérienne.
A cela s'ajoutaient les abris de la Buchenhöhe et le très grand abri du Gutshof qui ne furent jamais achevés.
Bormann ne se contenta pas des abris qui lui étaient attribués, car G6ring lui non plus n'était pas modeste.
Il réquisitionna pour lui une série de pièces du poste de commande de la DCA dans lesquelles il installa des rangées d'armoires remplies de chandeliers et de vaisselle d'argent, de bijoux, de montagnes de tissu dont les 36 costumes célèbres, faits sur mesure, et les uniformes, de denrées alimentaires comprenant entre autre, du sucre, de la graisse, de la farine, des conserves ainsi que des articles textiles, du linge, etc ...
Voici quelques données concernant l'installation intérieure.
Les parquets étaient recouverts de lourds tapis, les murs étaient ornés de lambris magnifiques, les portes et les encadrements étaient laqués.
Dans les cuisines, il y avait des cuisinières mixtes, les salles d'eau et de bains renfermaient de très belles installations.
L'installation téléphonique avec ses 800 branchements suffisait à peine.
Les bureaux étaient équipés de meubles en bois massif, d'imposantes tables de travail, de classeurs à rideaux, de fauteuils de cuir capitonnés etc ...
On n'avait pas oublié les armoires métalliques qui étaient encastrées dans le rocher.
Les chambres à coucher, les chambres des enfants ressemblaient aux pièces des maisons d'habitation.
Les salons et ouvriers et le commun des mortels de l'Obersalzberg devaient se contenter en tout et pour tout d'une surface de 385 m 2.
Plus de 1000 personnes se précipitèrent dans les abris à moitié terminés.
La défense Antiaérienne
Borman s'assura qu'aucun indésirable ne puisse envahir la montagne "sacrée".
La tâche la plus importante consistait en la défense antiaérienne.
Cette mission nécessitait une connaissance parfaite de la zone à protéger.
Au départ, il s'agit de la mise en place d'un canon antiaérien de 3,7 cm un peu au-delà de la maison Kehlstein.
La décision de protéger Obersalzberg et Berchtesgaden par un réseau de défense antiaérienne fut prise déjà en août 1943.
Pour protéger l'Obersalzberg, il a été établi de nombreuses positions d'artillerie aérienne et en fin 1943 complété par des stations de camouflage par brouillard artificiel autour des montagnes de Berchtesgaden.
Les garnisons des positions de l'artillerie aérienne furent hébergées dans des baraques.
Une station météorologique et une station de diversion aérienne s'y trouvaient aussi.
La plus grande position d'artillerie aérienne était celle du Rossfeld avec 200 hommes.
Les positions normales à Weinfeld, Kneifelspitze, Hausknechtlehen, Silberg, Oislerlehen,Grünstein, Kohlhiasl, Wahllehen, Antenberg, Hinterbrand et Zinken avaient des garnisons de 50 hommes au maximum.
Sur la position à Weinfeld, il y avait des canons de 2, 3, 7 et 8,8 cm.
Contrairement à tout ce qui a été écrit jusqu'ici, les tonneaux fumigènes pour le camouflage par brouillard artificiel n'étaient pas vides.
Il y avait 3 batteries de 270 tonneaux à disposition.
La zone de déploiement comprit Berchtesgaden, Obersalzberg, Kônigssee et Reichenhall.
Afin de pouvoir donner l'alarme immédiatement aux opérateurs des appareils fumigènes et aux canonniers, il fallut créer un poste de commande relié également à tous les postes d'alerte aérienne de la région.
A cet effet l'on installa à Obersalzberg la "centrale d'alerte aérienne du Führer" à environ 25 m sous la roche.
Munis des plus nouveaux appareils, elle fut considérée comme la centrale la plus moderne de l'époque.
Elle fut reliée à tous les postes de canons et d'appareils fumigènes.
La nécessité d'une installation de défense antiaérienne d'Obersalzberg et du Nid d'Aigle ne fut en rien exagérée.
Une description datée du 5 octobre 1944 établie par l'armée de l'air des alliés le prouve.
Elle ne mentionne pas seulement Haus Wachenfeld, c'est à dire le Berghof, mais aussi "The Eagle's Nest", la désignation américaine de la maison Kehlstein.
Cependant l'attaque du 25 avril 1945 arriva si vite que le camouflage n'aurait pu être effectué que partiellement.
Ainsi le commandant de l'époque à l'Obersalzberg décida de ne pas le réaliser, ce qui a été profitable pour le village de Berchtesgaden.
Seul, l'Obersalzberg fut bombardé avec exactitude et le village fut épargné.
1. Rossfeld : 18 C.A. de 8,8 cm, 2 appareils de radiorepérage, corps du service de défense antiaérienne.
2. Schönau : 4 C.A. de 10,5 cm, corps de batterie fumigène
3. Berchtesgadener Ache : 4 C.A. de 10,5 cm, corps de batterie fumigène.
4. Oberau : 4 C.A. de 8,8 cm, 4 C.A. de 3,7 cm, corps de batterie fumigène.
5. Kneifelspitze : 4 C.A. de 3,7 cm.
6. Sillberg : 4 C.A. de 3,7 cm
7. Grünstein : 4 C.A. de 3,7 cm.
8. Lockstein : 4 C.A. de 3,7 cm
9. Antenberg : 4 C.A. de 3,7 cm, 2 quadruples de 2 cm
10. Kehlstein : 4 C.A. de 3,7 cm
11. Dürreck à Vorderbrand : 4 C.A. de 3,7 cm
12. Geisstallhöhe en contrebas de Rossfeld : 4 C.A. de 3,7 cm
13. Hahnenkamm au-dessus de Rossfeld : 2 C.A. de 2 cm, quadruple