Le kehlstein (construction)
L'une des constructions les plus intéressantes qui fut édifiée sous Bormann est sans aucun doute le Kehlsteinhaus ou D-Haus (maison des diplomates), situé à 1834 m d'altitude, au sommet du Kehlstein.
Cet édifice est souvent appelé à tort "Teehaus" ou encore "Eagles Nest" par les Américains.
Cela concernait également toute forteresse alpine qui en fait n'exista jamais.
Le Hoher Göll se dresse derrière la bâtisse et lui confère un caractère très montagnard.
Bormann désirait-il par là faire un cadeau particulier à Hitler ou bien était-ce plus pour confirmer son génie à ses propres yeux ?
Officiellement, la bâtisse était destinée à recevoir des invités de marque.
Hitler ne se rendit que cinq fois au Kehlsteinhaus, Bormann, par contre, y était plus souvent.
Il faut également signaler que ce bâtiment ne fut jamais utilisé à des fins militaires et qu'il n'avait pas non plus été construit pour cela.
Theodor Jacob, le Landrat de Berchtesgaden, réussit à éviter que l'on ne fasse sauter la bâtisse.
Le "Nid d'Aigle est le bâtiment, le plus impressionnant, qui coûta le plus cher de l'ère hitlérienne à Obersalzberg.
C'est en automne 1936 Bormann choisit le sommet du Kehlstein (1834 m) comme chantier du Nid d'Aigle.
Hitler appréciait également ce sommet à cause de son excellent panorama du lac de Königssee à Salzbourg.
Bormann, tout puissant, accomplit un travail incroyable.
Et c'est sur ordre de Martin Bormann, et pour le 50ème anniversaire d'Adolf Hitler (20 avril 1939), que fut achevé en un record inimaginable d'une seule année (de mai à octobre en 1937 et 1938), l'édifice gigantesque sur le sommet de l'Obersalzberg.
La construction a demandé un savoir-faire de première qualité.
Seulement les meilleurs ingénieurs pouvaient se mettre à cette tâche prodigieuse.
Mussolini a envoyé environ 3000 ouvriers italiens et travaillèrent en équipes jours et nuits.
Bormann était intéressé à ce que le projet fût terminé le plus vite possible.
On ne tenait pas compte de la santé des ouvriers.
En 1937, une chute de montagne coûta la vie à 5 personnes.
L'éclairage par projecteurs (à essence) rendit possibles les travaux pendant les heures nocturnes.
L'avancée rocheuse de la crête Mannlgrat sur le massif du Hoher Gôll n'offre, comme terrain de construction, qu'une très étroite surface rocheuse et déjà que lors de l'arpentage du lieu, on put deviner les problèmes que poserait celui-ci aux ingénieurs.
Afin de gagner suffisamment de place pour la maison dans sa largeur, il a fallu bâtir les mur extérieurs presque aux limites de l'étroit plateau.
Les murs extérieurs nord et sud reposèrent sur une base escarpée à 45 degrés et qui, à sept mètres en contrebas, tombe à pic dans un vide vertigineux.
Les ouvriers durent, de ce fait, se protéger par un échafaudage de sûreté.
Une des premières étapes fut la construction de la télébenne pour faire monter les matériaux de l'Obersalzberg jusqu'au sommet du Kehlstein.
Après l'achèvement de la maison il fut complètement démonté.
Sa construction ne fut possible que grâce aux nombreux porteurs qui l'assemblèrent sur place.
Tous les matériaux de construction et l'outillage y furent montés par la benne qui, en redescendant, évacua les cailloutis de la cage d'ascenseur.
La benne mesurait 2 m de long et 1,3 m de large avec une profondeur de 25 cm.
Avant même de pouvoir poser les fondations du bâtiment il fallut tout d'abord niveler la crête pointue.
Cela accompli, l'on démarra la construction des murs en briques.
L'entreprise Philipp Holzmann AG employa ses tailleurs de pierre à revêtir les murs de brique par de la pierre de granite naturelle provenant de la région de Passau.
Chaque pierre fut taillée dans la vallée d'après les données précises de la planche à dessins.
Elles furent ensuite transportées au sommet par la télébenne où un palan en facilita le déchargement.
Les murs du Nid d'Aigle sont donc doubles.
A l'intérieur, de la brique, à l'extérieur, du granite massif.
124 mètres exactement sous la maison il y a un tunnel de 124 mètres qui mène du grand parking à l'ascenseur.
La construction du puits de l'ascenseur dura 3 mois.
La galerie est fermée par d'énormes portes en bronze.
Ici encore, le génie dépensier de Bormann fleurit en matière de décoration.
On utilisa des poignées de portes en bronze massif.
Seule décoration consistant en deux poignées en forme de lion, sculptées par le Prof. Arno Breker.
Ces lions d'une hauteur de presque 75 cm disparurent dans les premiers jours après la fin de la guerre et se trouvent à présent dans une collection privée américaine.
Le tunnel (travaux difficiles dirigés par l'entreprise des frères Reck du Tyrol du sud, des spécialistes renommés dans la construction minière) revêtu de marbre d'Untersberg mène dans un hall rond d'où une cabine d'ascenseur couverte de cuivre avec des sièges en cuir vert transporte en 45 secondes, les visiteurs dans le hall du Nid d'Aigle.
Des miroirs vénitiens et des fauteuils de cuir vert donnaient une impression de sobriété à l'ensemble.
Le but de cet arrangement sobre était de calmer Hitler qui souffrait de claustrophobie.
L'ascenseur de deux étages (la partie inférieure n'était utilisée que comme monte-charge) fut construit par la firme allemande Flohr achetée par la firme américaine Otis, New York, après la guerre.
C'est le même ascenseur, pouvant accueillir 46 personnes, qui est utilisé encore aujourd'hui.
On a seulement démonté la partie inférieure.
Presque silencieux et de fonctionnement sûr, il se meut grâce à un moteur situé dans le grenier du bâtiment.
Les craintes d'Hitler se rapportaient à l'emplacement du treuil de câble dans une cage dépassant la hauteur du toit de la maison.
Un éclair pût facilement l'atteindre pensait-il.
On dit qu'Hitler évita le Nid d'Aigle à cause du danger que présentaient les éclairs, ainsi qu'à cause de son propre vertige.
L'on procéda donc, bien sûr, à une protection adéquate de la maison Kehlstein en y installant des paratonnerres fiables.
La technique pour le Kehlsteinhaus est considérable.
A environ 40m à droite de l'accès au tunnel se trouve une petite porte en bronze, derrière laquelle s'ouvre une cave abritant un groupe électrogène d'appoint.
Grâce a ce tunnel et à la cage d'ascenseur l'on put approvisionner la maison en eau et en électricité directement par le sous-sol.
L'eau provenait de Scharitzkehl à 700 m en contrebas.
De l'eau de source y est recueillie et pompée jusqu'au sommet par un conduit haute pression.
Le système de pompage d'eau est contrôlé par des instruments des plus modernes installés dans la cave où se trouve le groupe électrogène.
Dans cette salle des machines se trouve un générateur de secours, entraîné par un moteur diesel de sous-marin de 8 cylindres MAN produisant 300 chevaux à 600 t / m, installé en 1940.
Il remplaça une génératrice moins puissante dans l'éventualité d'une panne de courant.
Il est encore utilisé aujourd'hui pour fournir de l'électricité au Nid d'Aigle en cas de panne.
A côté du tunnel, en retrait, se trouvent les câbles et les tuyaux de chauffage.
La construction tout comme l'intérieur des pièces sont adaptés l'environnement.
Les murs sont en pierre naturelle taillée en demi-cercle et le plafond en bois adoucit l'atmosphère de la pièce.
Les fenêtres frontales ouvrent sur un panorama magnifique sur les monts et les vallées.
La maison ressemblant, de loin, à un nid d'aigle, avait tout ce qu'il fallait.
Par l'ascenseur, on accède à un large foyer qui par un couloir conduit aux autres salles du Nid d'Aigle, laissant au fond la cuisine et sa large terrasse.
A droite, les arches offrent une vue splendide sur le "Hoher Göll", 2522 m.
Cinq fenêtres de verre adoucissent la froideur de la pierre et transforment la pièce en un jardin d'hiver.
De là un escalier mène vers la "Scharitzkehlstube" ou "salle Eva Braun".
Les murs et les plafonds sont recouverts de panneaux de sapin et décorés de manière typiquement bavaroise.
Un escalier de pierre conduit à la salle de conférence (salle de réception).
Une salle à manger, une salle de séjour avec une cheminée en marbre rouge d'Italie (cadeau de Mussolini pour les cinquante ans d'Hitler), et des tapis précieux, un bureau, une cuisine, un poste de garde, des installations sanitaires.
A droite de la cheminée un large escalier mène à la salle à manger.
Il n'y avait pas des chambres à coucher.
Seul, un cuisinier et deux sentinelles travaillaient par équipes.
S'il fallait plus de personnel, on les y apportait.
Les objets décoratifs de valeur furent confisqués pendant l'occupation.
Le bâtiment a été conçu très solidement.
La première visite d'Hitler au Nid d'Aigle achevé le 16 septembre 1938 se fit en compagnie de Ward Priee, de Goebbels et d'Himmler.
Hitler ne se serait rendu officiellement au Nid d'Aigle que 13 fois et n'y passa que quelques heures pour savourer le soleil alpin, toutefois en modération.
Un accident de guerre eut pour conséquence chez lui une hypersensibilité à la lumière.
De plus, la vue depuis la colonnade vers l'abîme lui donnait le vertige et de la nausée.
Par contre, Eva Braun, elle, aimait bien le panorama du Kehlstein.
Elle prenait plaisir à s'asseoir sur la terrasse derrière la maison Kehlstein pour y apprécier le soleil, l'air pur et la vue.
Il est toutefois de petite dimension.
En raison de sa situation de haute montagne, le Kehlsteinhaus n'est accessible et déneigé qu'au cours des mois d'été.
Kehlstein
Ce bâtiment, de 52m sur 20 m, se situe à une dizaine de km de Berchtesgaden.
Il représente aujourd’hui un haut lieu touristique pour non seulement son histoire mais surtout pour le paysage qu’il offre sur les montagnes bavaroises.
Un peu d’histoire.
Placé sur le sommet du mont Kehlstein (origine de son nom) à 1834 mètres, les travaux de construction ont débuté en 1937.
Environ 3000 ouvriers ont travaillés jour et nuit pendant 13 mois.
On y accède, depuis l'Obersalzberg, en bus par la seule route (privée) de 6,35 Km dont la dénivellation est de 800 mètres (2500 ouvriers – 5 tunnels).
La route du Kehlstein est au point de vue technique sans doute la plus hardie et avec son panorama, elle se distingue des autres comme plus belle route de montagne en Allemagne.
Comme elle n'était pour la circulation privée des dignitaires de l'Obersalzberg et de leurs hôtes, elle a été tracée avec une seule voie et avec quelques évitements.
Cette route, terminée par un vaste parking, est toujours considérée comme un chef-d'œuvre de la construction des routes.
Vous devez emprunter un tunnel (124 m) et ensuite prenez l'ascenseur (124m) et vous arrivez au cœur de cette maison.
C'est en 1936 que Martin Bormann eut l'idée de construire ce bâtiment.
Un délai incroyablement court pour un projet aussi énorme.
Ils ne purent commencer immédiatement.
D'abord, on étudia le terrain, généralement dans les pires conditions climatiques.
Chutes de neige, chute de pierres, danger d'avalanche, température en-dessous de zéro, tout ceci empêcha le travail de commencer.
Le fait que le projet ait pu être réalisé à temps est dû à l'ambition et au zèle des techniciens, des ingénieurs et des ouvriers.
Il est impossible d'envisager un tel projet aujourd'hui quand on pense aux outils et à machines limitées disponibles à cette époque.
En Août 1938, les derniers artisans quittaient le Nid d'Aigle, à présent terminé
Il surnommé également " Nid d’aigle" et fut offert à Hitler pour ses 50 ans.
La première visite d'Hitler au Nid d'Aigle se fera le 16 septembre 1938.
La visite du ministre des affaires étrangères italien Comte Ciano le 13 août 1939 fut la dernière d'ordre officielle au Nid d'Aigle.
Le 1 er septembre 1939 la guerre devait éclater et Hitler ne se rendit plus au pic Kehlstein.
Le 20 avril 1939, 50è anniversaire d'Hitler, celui-ci avait depuis longtemps pris possession de son cadeau.
Contrairement aux idées reçues, cet édifice n’était pas la résidence d’Hitler.
La maison d'Hitler était successivement le "Wachenfeld" ensuite après transformation "Le Berghof".
Mais cela est une autre histoire.
Le Mont Kehlstein
Les noms des montagnes géantes qui, de par leur puissance, semblent régner sur un paysage entier, sont souvent très anciens et, de ce fait, il est difficile d’en étudier l’origine.
Il en est ainsi de la montagne "Hoher Göll".
Le nom Kehlstein est sans doute plus récent.
Des responsables du cadastre ont peut-être, comme il en est souvent le cas dans l’enregistrement des noms de tradition orale, quelque peu défiguré le nom "Göllstein" pour en faire "Kehlstein".
Le Kehlstein est en effet un puissant promontoire du flanc nord-ouest du massif Hoher Göll.
C’est pourquoi le raisonnement sur l’origine du nom Kehlstein n’est pas sans fondement.
Les falaises abruptes du mont Kehlstein s’élèvent à 1200 m au-dessus de Berchtesgaden.
Au-delà de la limite des forêts le pic Kehlstein surplombe la profonde vallée de Berchtesgaden, ancienne prévôté princière, et permet une vue panoramique sur ce monde alpin imposant qui entoure le Berchtesgadener Land.
Au nord s’élève le Mont Untersberg, enrobé de légendes locales, à l’ouest le massif du Watzmann avec sa femme et ses sept enfants.
Ce roi sans couronne du Berchtesgadener Land domine la région du haut de ses 2714 m.
Tout aussi majestueuses, les montagnes Reiteralpe et Lattengebirge se tiennent tout près.
Le Kehlstein (1834 m) est rattaché au Mont Hoher Göll (2529 m), qui s’élève bien plus haut que toutes les tours rocheuses entre le lac Königssee et la rivière Salzach.
Le Kehlstein est relié à son parent par une crête qui, vue de l’air, semble aiguisée, la Mannlköpfen.
Remontons à l’époque où les noms "Göll", ou "Kehl" ou "Gell" ont pris leur origine.
L’on pourrait déduire que cette origine provient de la langue des celtes, anciens habitants de la région.
À cette époque le Berchtesgadener Land ressemblait à une forêt vierge impénétrable.
Il s’y trouvait quelques huttes de chasseurs ou de pêcheurs provisoires.
Si la nature régnait à l’état sauvage le long de la rivière dans la vallée de Berchtesgaden, la montagne devait être encore plus sauvage.
Il aurait été impensable d’escalader le "Kehlstein", encore moins, le massif "Hoher Göll".
Cette jungle peu accueillante appartenait aux dieux et non aux hommes.
Ces derniers habitaient les collines longeant la vallée de la rivière Salzach.
Des preuves de colonisation préhistorique existent dans la région de Salzbourg et d’Hallein, mais pas sur le Kehlstein.
Aujourd’hui, en escaladant la sente reliant Scharitzkehlalm aux Mannlkëpfen et au Kehlstein, l’on peut encore s’apercevoir à quel point le monde rude et sauvage de l’ancien "mont des dieux" subsiste encore, malgré la civilisation actuelle.
Celui qui emprunte ce sentier aura vite fait0 de l’abandonner s’il manque de condition physique.
Même les accès bien plus faciles par les parois est et nord, demeurèrent quasiment impraticables, sauf pour quelques chasseurs, jusqu’au 19è siècle.
Le pâturage y fut limité à quelques zones favorables dont le "Obere Kehlalm", de nos jours un parking pour les visiteurs du Nid d’Aigle.
Une montagne rocheuse et escarpée aux conditions climatiques inhospitalières, enneigée d’octobre jusqu’en mai, où il peut même neiger en juillet.
Voilà le mont "Kehlstein".
La sécurité du Kehlstein
Après l'Obersalzberg la région Kehlstein devait aussi être protégée des visiteurs indésirables.
Il s'agissait là d'une zone de près de 1000 ha en haute montagne avec des forêts, des pâturages et des rochers qui devaient maintenant se rajouter à la zone interdite déjà existante à Obersalzberg.
Il fallait y ériger des clôtures et y poster des gardes.
Il s'agissait avant tout de la sécurité du chef de l'état.
Et du côté non-officiel il fallait empêcher que le public puisse être témoin de ce qui ne lui regardait pas.
L'on installa une clôture à grillage surmontée d'un fil barbelé.
Elle commença à Hintereck, passa par Ofner Boden et traversa Urschenloch pour atteindre le Mannlgrat, son point le plus haut à environ 1900 m.
Pour des raisons esthétiques on érigea ici un mur en pierres apparentes.
Sur le versant ouest de la crête Mannlgrat la clôture se poursuivit en direction d'Endstal et passa devant le baraquement Ligeret et en-dessous de la "Jagdstrasse" pour retrouver son point de départ.
Deux patrouilles assuraient la sécurité des contours de la zone interdite.
Cela représentait par endroits de l'alpinisme en haute montagne.
Aux points les plus difficiles l'on planta des pitons et des câbles dans la roche pour en faciliter l'escalade.
L'on en inspecta régulièrement les portes et les passages d'accès.
La route du kehlstein
C'est en 1937, que l'ingénieur Fritz Todt, inspecteur général à la construction des routes, fut nommé responsable de la construction de la route conduisant au Nid d'Aigle.
FRITZ TODT (à gauche), ingénieur, né le 9 septembre 1891 à Pforzheim. 1922, membre du NSDAP. 1933, Inspecteur Général à l'entretien des routes, chargé de la construction de l'autoroute.
En 1938, il fonda l'organisation Tod et construisit le mur ouest de long du Rhin. 1940, Ministre du Reich aux armes et munitions, 1941, Ministre du Reich de l'eau et de l'énergie.
1942, mort dans un accident d'avion près de Rastenburg.
La route qui part de Hintereck et qui ne comporte qu'un seul virage en épingle à cheveux mène à une altitude de 1700 mètres.
On se doit de considérer comme un chef d'œuvre de l'ingénierie la planification de cette route et sa réalisation.
Il fallut gagner mètre après mètre du terrain sur le rocher.
Dans des conditions inimaginables aujourd'hui une route de 6,350 km de long et de 4 m de large fut taillée à flanc de montagne.
Sur 800 m d'altitude (dénivellation), cinq tunnels, pour une longueur totale de 282 métres, furent percés et un parking sur lequel les autocars peuvent faire demi-tour fut construit à l'altitude de 1700 m.
Le plus long tunnel est le "Hochlenzer" (148 m), à la hauteur d'un large virage changeant la direction de la route du Kehlstein "d'ouest en est", la dirigeant ainsi vers le sommet.
Le deuxième, le tunnel "Martinswand" (27 m), traverse un bloc rocheux à l'abord du seul virage en épingle à cheveux de la route entière.
Il s'agit là du virage dit de "Scharitzkehl" qui offre une vue vers l'impressionnante face ouest du mont Hoher Göll.
En amont du virage, la route se poursuit vers le nord pour passer par les tunnels "Zigeuner" (16 m), "Südwand" (69m) et "Schwalbennest" (22 m) traversant ainsi plusieurs avancées rocheuses du mont Kehlstein.
Nous nous trouvons maintenant tout près du sommet.
Toutes les murailles, pour les tunnels ou les renforcements, furent façonnées en grande partie par des tailleurs sur pierre italiens qui utilisèrent de la pierre cariée sur place.
En faisant ainsi, non seulement l'on évita le problème du transport, mais la pierre travaillée se fonda dans le paysage.
De ce fait l'on ne trouve aucun mur de béton apparent sur la route du Kehlstein.
Les directives du Dr. Fritz Todt furent suivies en tous points.
Le moins de technique possible, le plus de nature possible.
Il donna les indications suivantes :
"Pour ce qui est des arbres, tout ce qui peut être conservé doit l'être.
Les grands arbres, les bois, les bosquets ne pourront être remplacés que dans plusieurs dizaines d'années, entretemps il n'y aurait plus rien.
La condition primaire pour une bonne végétation reste les forces vives de la terre-végétale.
Sa conservation adéquate sans qu'elle soit diminuée ni affaiblie est une partie importante de la tâche.
Le temps est venu d'atteindre ce genre d'accomplissements et j'exige de ce fait que vous nous aidiez à y parvenir"
Bormann exigea, comme la plupart du temps, que les travaux soient achevés le plus rapidement possible.
De nombreux ouvriers y laissèrent leur vie.
La route aboutit à un grand parking d'où part un tunnel de 3 m de haut et de 124 m de long, conduisant à un ascenseur.
Ici encore, le génie dépensier de Bormann fleurit en matière de décoration.
On utilisa des poignées de portes en laiton massif, un revêtement de ce même métal pour l'ascenseur, de lourdes portes de cuivre et des pierres naturelles pour le revêtement intérieur du tunnel.
Martin Bormann, le créateur de l'Obersalzberg, était obsédé par l'idée de pouvoir terminer à temps.
Il poussait les ouvriers à travailler toujours plus dur et toujours plus vite. Les problèmes techniques imprévus étaient toujours résolus immédiatement par Fritz Todt et son équipe.
Martin Bormann considérait ce projet non seulement comme un symbole du Troisième Reich mais aussi comme le début d'une nouvelle ère dans le domaine de la construction.
Le Kehlstein aujourd'hui
En 1952, les américains rendirent le Nid d'Aigle aux autorités allemandes.
Le gouvernement de l'état de la Bavière le donna en gérance à la section de Berchtesgaden de l'Association Alpine.
L'année 1960 représente pour le Berchtesgadener Land une date importante.
150 ans auparavant l'ancienne prévôté princière immédiate de Berchtesgaden devenait partie de la Bavière.
A cette occasion de fête, que le ministre d'état d'alors, Goppel, confia le Nid d'Aigle à la fondation "Berchtesgadener Landesstiftung".
Pour des raisons faciles à comprendre, la maison fut placée sous l'administration du bureau du tourisme du Berchtesgadener Land.
C'est celui-ci, qui doit assurer le service d'entretien de la route, a commencé par les travaux de chasse-neige, d'inspection des falaises au printemps et du transport des passagers en autobus l'été.
Les gérants du Nid d'Aigle transformèrent l'ancien château alpin d'Hitler en un restaurant gastronomique et un site touristique bien connu.
L'ancienne salle de réception, la salle à manger, ainsi que l'ancien salon du détachement d'escorte du Führer furent transformés en salles de restaurant pour les visiteurs.
Le mobilier de caractère solide et rustique y crée une ambiance chaleureuse.
L'ancienne salle de travail d'Hitler sert de bureau au gérant.
La cuisine est des plus modernes, le personnel professionnel assure un service parfait.
Toutes les conditions sont remplies pour assurer une excursion réussie au Nid d'Aigle.
Par temps ensoleillé, la grande terrasse est idéale pour passer des heures agréables en savourant une vue panoramique dans toutes les directions.
Dès le 15 mai le travail reprend et selon le temps, la maison est exploitée de mi-mai jusqu'à fin octobre.
Pour ceux qui aiment se promener, un chemin conduit vers la muraille construite autrefois sur la crête Mannlgrat par Bormann pour la défense.
Un sentier qui serpente à travers des gorges et des falaises offrent des vues surprenantes.
Le Nid d'Aigle voit chaque année un nombre croissant de visiteurs.
La plupart d'entre eux préfèrent y monter en bus.
Des bus équipés de moteurs Mercedes-Benz performants de 240 CH assurent un service régulier le long de la route de haute montagne mesurant 6,4 km de long.
Déjà la montée en bus permet au passager des vues inoubliables sur les forêts, les prés, les pâturages et les abîmes rocheux.
En haute saison, lorsque le nombre de visiteurs le nécessite, jusqu'à 12 bus assurent le service de transport.
Grâce à un système d'horaire bien étudié, ils roulent simultanément dans les deux sens, reliant Hintereck au parking du Kehlstein à 1710 m d'altitude.
Il existe deux sections où la route est un peu plus large à hauteur de "Konigsseeblick", ainsi que juste avant le premier tunnel, permettant le croisement délicat, mais sans danger, des bus.
Celui qui préfère conquérir la montagne à pied, peut commencer à Hintereck.
En passant par Ofnerboden et Urschenloch, le sentier bien construit mène au parking du Kehlstein, ainsi qu'au Nid d'Aigle.
Pour ceux qui ont de l'expérience et l'habillement approprié, un petit sentier d'alpiniste conduit du pic Kehlstein au sommet du Hoher Göll.