Obersalzberg

L'histoire d'une montagne

Bunkers

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En 1943, la guerre aérienne s'intensifie au-dessus de l'Allemagne.
Malgré la propagande du Dr. Goebbels promettant une victoire certaine, il fallait envisager la chute du 3ème Reich comme possible.

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Les villes allemandes étaient l'objet de constantes attaques et bombardements des Forces Aériennes américaines et britanniques.
Le nombre des sans-abris augmenta et la misère s'abattit sur l'Allemagne.
A partir de ce moment, l'Obersalzberg fut aussi en danger.

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Le pouvoir national-socialiste prit la fuite dans les montagnes.
Le règne sur la montagne devait devenir le règne dans la montagne.
Pour des raisons de propagande, on évitait de parler de "protection antiaérienne" à l'Obersalzberg.

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D'un seul coup, au mois d'aout de cette même année, tout le monde se mit à parler "d'abris souterrains" et de la "sécurité du Führer".
Dans des conditions top-secrètes et en toute hâte, on conçût alors des plans pour un gigantesque système de bunkers (casemates) sous le terrain de l'Obersalzberg. 
Sous la direction d'ingénieurs allemands, des ouvriers italiens et tchèques commencèrent la construction d'un abri anti-aérien.

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Les simples plans pour un abri anti-aérien révélèrent bientôt une véritable forteresse souterraine dotée de tout le savoir-faire technique possible à cette époque.
Construits en béton et en briques, les bunkers étaient à l'épreuve des gaz et étaient protégés par des nids de mitrailleuses.

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Outre les équipements de première nécessité, on avait prévu toute sorte d'installations de luxe.
Tout s'y trouvait comme dans un hôtel de première classe : chambres, bains, tapis, lustres, canapés et fauteuils, d'énormes quantités de vin, d'eau de vie, de chocolat ...

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Un système de haute technicité contrôlait les canalisations, la ventilation, le chauffage et l'électricité.
Construits en béton et en briques, les bunkers étaient à l'épreuve des gaz et étaient protégés par des nids de mitrailleuses.
Ainsi, dès le début des travaux, il fallait 8 semaines pour réaliser 130m de galeries avec ses annexes et cela de premier mélange de béton jusqu'aux parquets cirés, sans oublier le mobilier.

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Au total, 2800 m de tunnels reliaient environ 80 pièces pour 4120m².
Les unes renfermaient un équipement fonctionnel, les autres étaient meublées luxueusement.

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Les bunkers se composaient de pièces doublées de bois, renfermant de beaux tapis et de beaux meubles, tableaux, des salles de bain et des cuisines et étaient réservées à l'usage personnel d'Hitler, de Bormann et de Göring et se trouvaient sous leurs maisons.

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Les autres parties du bunker servaient de salles de travail, salles de machines, entrepôts et quartiers pour du personnel.
Il y avait même une pièce pour les bergers allemands d'Hitler, avec une entrée séparée.
De lourdes portes de fer et des ouvertures pour les mitrailleuses furent installées pour repousser les premières attaques.
Des vêtements, de la nourriture et d'importants documents étaient conservés dans les bunkers personnels d'Hitler, de Bormann et de Göring.

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On avait également prévu de relier la maison de Göring dans ce système, mais celui-ci avait déjà été prudent en 1941 et s'était fait construire un petit abri avec des murs en béton armé de 3m d'épaisseur.
Mais au moment de relier le bunker de Göring au reste de l'installation, Bormann refusa, sous prétexte de ne pas vouloir communiquer, de continuer les travaux alors qu'il ne restait qu'une dizaine de mètre à creuser.
Dans l'abri de Bormann, il y avait tant de choses que sa famille et lui-même auraient pu se nourrir et s'habiller, d'après les estimations d'un expert, pendant 200 ans.

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Ce qui n'avait pas pu être entreposé dans les sections secrètes des bunkers fut pillé ou tomba aux mains des troupes d'occupation à la fin de la guerre.
Grâce à ces casemates il n'y eut guère de (blessés) ou de morts lors du bombardement d'avril 1945.
Sur les 3500 personnes qui subirent l'assaut, il n'y eut que 6 morts et blessés.

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Abris du Berghof : 
Appartement du Führer - Locaux de service - Salles des machines - Installations de télécommunication : 614m, 19 pièces, 745 m²

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Abris de Bormann
Privé Appartement et locaux de service : 272m, 6 pièces, 275 m²

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Abris de Göring
Privé Locaux de service - Bureaux des officiers d'ordonnance : 408m, 10 pièces, 400 m²

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Abris SS
Logements et stockage : 360m, 10 pièces, 520 m²

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Abris du Platterhof
Logement réservé aux hôtes, aux personnes des baraquements et au personnel Stockage : 475m, 13 pièces, 745 m²

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Hors complexe

Abris du Hinterheck :  1116 m – 14 pièces

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 Poste de commande de la DCA : 

Centre d'exploitation de la DCA - Abris réservés aux civils : 421m, 13 pièces, 615 m²
Abris de la Klaushöhe
Logement pour les habitants de la Klaushöhe : 800m, 10 pièces, 700 m²
Abris de Antenberg
Logement pour les personnes du camp 314m, 6 pièces, 120 m²

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Bunkers

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Description des bunkers par "Josef Geiss".

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Voici une description des bunkers figurant dans le livre de Josef Geiss, intitulé : "Obersalzberq".
"Un couloir ou un escalier descendait en ligne droite sous terre jusqu'à ce qu'un recouvrement suffisant de 30 à 50 cm environ soit atteint.
Il y avait ensuite un système destiné à arrêter les déplacements d'air occasionnés par les explosions des bombes.
A cet endroit se trouvaient également des réduits prévus pour le montage des mitrailleuses.
Puis on débouchait sur les sas destinés à empêcher la pénétration des gaz.

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De là partaient des couloirs sur lesquels aboutissaient, des deux côtés, les abris.
Sous la plus grande partie des couloirs, il y avait encore une galerie renfermant les installations techniques telles que les conduits d'aération, les conduites d'eau, de câbles, de drainage et de chauffage à air chaud.
Le rocher était en partie solide et de bonne qualité.
Mais il s'avéra justement que les abris d'Hitler se trouvaient dans des couches rocailleuses très friables et traversées par des veines d'argile.
Si bien qu'il fallait consolider avec de robustes étais chaque tronçon ouvert.

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Le soutènement disparaissait à nouveau lors des opérations de bétonnage.
Le revêtement des abris était conçu de manière particulièrement minutieuse.
On appliquait contre la paroi rocheuse une coque de béton de 30 à 60 cm d'épaisseur sur laquelle on apposait un enduit en ciment qui supportait à son tour une couche isolante selon un procédé nouveau à base d'une sorte de carton bitumé ou de bandes de caoutchouc synthétique.
Devant cette couche, on élevait encore un mur de 25 cm d'épaisseur.
Des pierres poreuses étaient incorporées à la couche de béton afin d'évacuer les eaux d'infiltration qui étaient dirigées vers la canalisation et rejetées ainsi à l'extérieur.

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Les entrées étaient pourvues d'épaisses portes en fer.
Göring était le seul de l'Obersalzberg à s'être fait construire avant son propre complexe d'abris souterrains sous sa maison.
Les premiers systèmes d'abris furent destinés Hitler, Eva Braun, les officiers d'ordonnance et les invités.
Un deuxième labyrinthe fur mis à la disposition de Bormann et de sa famille.

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Les explications qui suivent donnent une idée de l'importance des réalisations effectuées.
On entreprit donc en premier lieu de construire les abris du Berghof qui devaient être achevés pour le 24 décembre 1943, date à laquelle Hitler avait l'intention de venir.
Le début des travaux traîne en longueur en raison de la mauvaise qualité de terrain si bien qu'il ne resta plus en fin de compte que huit semaines à peine".

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Voici un nouveau passage tiré du livre de Josef Geiss qui, pendant la guerre, avait un engagement de service auprès de l'administration des "Vereinigten Baufirrnen".
En raison de son poste, il avait une idée exacte de ce qui se passait à l'Obersalzberg.
"On s'attaqua d'abord à l'abri du Berghof.
Une certaine partie devait être terminée pour le 24. 12. 1943.
On comptait sur la visite d'Hitler.

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Le début des travaux trainait en longueur en raison du sol friable.
Tous les moyens d'action 'disponibles furent utilisés.
Les délais furent tenus au terme d'une hâte sans pareille.

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Il y avait tous les mètres un maçon occupé au cintrage des voûtes.
Entre ses jambes, un manœuvre se déplaçait à quatre pattes et apportait briques et mortier.
Sur cette surface extrêmement réduite, travaillaient en outre des menuisiers, des spécialistes de l'isolement, des électriciens, des poseurs de téléphone et des installateurs.

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C'est ainsi qu'on acheva en 8 semaines quelques 130 m de galeries souterraines avec les abris adjacents, depuis les premiers mélanges de béton jusqu'aux parquets vitrifiés, sans oublier les boiseries et le mobilier.
A l'origine, on avait prévu de construire des abris très simples.

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C'est alors que chacun se mit à émettre des souhaits particuliers.
Le service de sécurité réclama la mise en place de mitrailleuses.
Pour des raisons d'esthétique, les architectes ne purent se passer de marbre, de lambris en bois précieux, d'installations de climatisation, de tapis, de cabinets de toilette, etc ...

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Bormann voulut que le quartier général soit installé encore plus profondément sous terre.
Göring exigea que son abri personnel soit relié à l'ensemble du système.
Lorsqu'il en fut vraiment question, Bormann refusa de faire communiquer son abri avec celui du Maréchal du Reich.
Il resta donc 10 m entre les deux abris qui ne furent jamais percés.
Puis le système d'aération prévu devint insuffisant.
Cela signifia des transformations et de nouveaux travaux d'excavation.

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Lorsque le tout fut achevé, il se trouva quelqu'un pour dire qu'il manquait une chambre.
On se remit donc à creuser.
Puis arrivèrent les concierges des différentes maisons.
Ils avaient besoin de débarras.
Celui qui s'occupait du chien loup d'Hitler réclama une pièce spéciale.

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Les experts se posèrent de nombreuses questions à ce sujet, à savoir si les poils de chien retenaient les gaz, si l'on devait installer un circuit spécial d'aération et si les filtres simples suffisaient.
Les experts du téléphone ne s'en sortaient plus avec le diamètre des câbles.
On se remit donc à creuser.
Eva Braun ne voulut pas se passer d'une salle de bains.
Puis les cuisiniers arrivèrent.

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 Aussi aménagea-t-on partout des cuisines complètes et des installations de cuisine.
Il fallut construire des pièces spéciales pour les tableaux, les disques et les bibliothèques.
Une salle à manger fut mise à la disposition de Bormann.
Finalement, peu avant la fin des travaux, le poste de commande de la DCA réclama un abri particulier.
Il fallut en outre installer un groupe électrogène de secours qui bien sûr tomba en panne lors de l'attaque aérienne.
A cela s'ajoutaient les abris de la Buchenhöhe et le très grand abri du Gutshof qui ne furent jamais achevés.
Bormann ne se contenta pas des abris qui lui étaient attribués, car G6ring lui non plus n'était pas modeste.

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Il réquisitionna pour lui une série de pièces du poste de commande de la DCA dans lesquelles il installa des rangées d'armoires remplies de chandeliers et de vaisselle d'argent, de bijoux, de montagnes de tissu dont les 36 costumes célèbres, faits sur mesure, et les uniformes, de denrées alimentaires comprenant entre autre, du sucre, de la graisse, de la farine, des conserves ainsi que des articles textiles, du linge, etc ...
Voici quelques données concernant l'installation intérieure.
Les parquets étaient recouverts de lourds tapis, les murs étaient ornés de lambris magnifiques, les portes et les encadrements étaient laqués.

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Dans les cuisines, il y avait des cuisinières mixtes, les salles d'eau et de bains renfermaient de très belles installations.
L'installation téléphonique avec ses 800 branchements suffisait à peine.
Les bureaux étaient équipés de meubles en bois massif, d'imposantes tables de travail, de classeurs à rideaux, de fauteuils de cuir capitonnés etc ...
On n'avait pas oublié les armoires métalliques qui étaient encastrées dans le rocher.
Les chambres à coucher, les chambres des enfants ressemblaient aux pièces des maisons d'habitation.
Les salons et ouvriers et le commun des mortels de l'Obersalzberg devaient se contenter en tout et pour tout d'une surface de 385 m 2.

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Plus de 1000 personnes se précipitèrent dans les abris à moitié terminés.

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